La croissance en affaires : Oui, mais comment?
Entretien avec un expert de la croissance en entreprise, André Menand, Directeur du développement de produits à l’École des entrepreneurs du Québec
André, dites-moi, comment les entrepreneurs que vous rencontrez abordent la croissance de leur entreprise?
Au cours de mes nombreuses rencontres de coaching avec des entrepreneurs, ces derniers évoquent souvent la thématique de la croissance avec des points de vue assez tranchés mais variés : « Sky is the limit« , « Je ne veux pas croître plus, je veux du temps pour vivre.», « Je veux être leader dans mon domaine d’ici 3 ans ». Ma réaction a toujours été la même : qu’un entrepreneur veuille faire 100 000 $ de ventes ou 1 milliard, ce qui importe est la cohérence et les moyens nécessaires à déployer. Il n’existe pas une manière unique de croître; tout part de la vision. C’est pour cela que les conseillers-formateurs de l’équipe gestion de croissance de l’École des entrepreneurs du Québec commencent toujours par questionner les entrepreneurs sur leur vision personnelle (ce qu’ils veulent accomplir) et leur vision pour leur entreprise (comment ils voient leur entreprise à moyen terme). En sachant cela, il nous est beaucoup plus facile de mettre en place un plan de croissance en adéquation avec leurs aspirations.
Donc, vous dites que la croissance peut prendre différents rythmes selon les aspirations du dirigeant. Mais, comment peut-on détecter si cette croissance se fait trop vite ou s’il est souhaitable qu’elle accélère?
Pour nous, il n’y a aucune obligation de réaliser une croissance soutenue en termes de développement des ventes, ce qui est communément considéré comme le signe premier de la croissance. En fait, l’accélération et la croissance rapide génèrent souvent des dangers et des risques pour l’entreprise. Il y a d’ailleurs deux fois plus de mortalité d’entreprises en croissance qu’en démarrage au Québec. C’est tout dire! La manière dont notre équipe considère la croissance est plus basée sur des notions de croissance rentable, soutenable et harmonieuse, en lien avec la vision du promoteur. Par exemple, augmenter de 10 % la profitabilité de l’entreprise sans augmenter les ventes est un objectif de croissance acceptable. Diminuer son temps de travail personnel de 15 % pour avoir une meilleure conciliation travail-famille en est un autre. En fait, à chaque étape de croissance et selon les désirs du promoteur, il est possible de dégager des objectifs de croissance qui seront cohérents et porteurs d’un développement harmonieux de l’entreprise et de son promoteur. C’est à cela que nous travaillons, en équipe, avec les entrepreneurs que nous accompagnons.
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